Le pari relevé du Parc des Cyclades

A Sérignan, sur le littoral héraultais, le Groupe immobilier Angelotti achève son Parc des Cyclades, une opération d’envergure conduite dans un contexte particulier, celui d’une Association foncière urbaine autorisée (AFUA) constituée il y a… près de 35 ans. L’histoire d’une initiative restée de longues années en attente et celle d’un pari relevé ensemble par les acteurs du territoire.

Pour le groupe Angelotti, ce mois de février 2023 est appelé à faire date. Avec la livraison du dernier de ses 7 bâtiments, le Parc des Cyclades prend désormais sa forme définitive, celle d’un archipel résidentiel dont l’apparence et l’esthétique viennent tracer sur les rivages d’Occitanie des correspondances avec le sud de la mer Egée. Comme le souligne son architecte, Philippe Rubio : « l’architecture des bâtiments reprend l’esprit du littoral, des plages et de la dichotomie particulière entre, d’une part, la rigueur rectiligne des épis et d’autre part, la rondeur des dunes et du trait de côte ».

Art de vivre méditerranéen

Pour Stéphanie Lemoine, directrice de programmes au sein du groupe Angelotti, l’une des spécificités de ce projet tient à la générosité des terrasses associées à chacun de ses 163 logements : de 26 m² pour un T2 jusqu’à 168 m² pour un T4, de quoi, ajoute Philippe Rubio, « cultiver un art de vivre méditerranéen ». L’art de vivre, c’est-à-dire le confort d’habiter, mais pas seulement. Dans le droit fil de cette promesse, les porteurs du projet se sont donc attachés à le prolonger au-delà du logement. Les parties communes ont ainsi été imaginées par Sandy Loevenbruck, une décoratrice reconnue, avec pour parti-pris d’emprunter aux îles grecques de leur « simplicité faite de murs dépouillés, de couleur en parcimonie et de matières naturelles qui foisonnent ». « Certains murs sont ainsi traités à la chaux afin d’apporter de la texture, d’autres, ajoute-t-elle, en parement de pierres afin de créer le lien entre l’intérieur et l’extérieur ». Les portes sont quant à elles « trempées d’un zeste de bleu comme pour nous plonger un peu plus dans la Méditerranée », et les dalles au sol « choisies dans un effet pierre granit ou ardoise, afin de donner un effet graphique à l’ensemble ».

Travaillés avec le paysagiste Orphis, les espaces extérieurs viennent, par une alternance subtile d’essences et de matières, célébrer à leur tour la Méditerranée et sa végétation avant de se faire l’écrin d’une piscine de 21 sur 9 m, appelée, avec ses abords, à devenir l’un des lieux de vie et de rencontre privilégiés des résidents. Pierre Le Jannou, directeur technique de l’opération, insiste enfin sur le soin pris pour permettre à la qualité de ce programme de se maintenir au fil des années mais aussi sur quelques préoccupations plus immédiates, « Nous avons aussi souhaité traiter la question de la pollution lumineuse, qui rejoint celle de la sobriété énergétique ». Outre le recours à des ampoules basse consommation, un système de bornes et candélabres intelligents qui se déclenchent individuellement autour des piétons et véhicules et uniquement lorsqu’une présence est détectée, a ainsi été mis en place dans les espaces extérieurs.

Le Parc des Cyclades lui-même, ne constitue cependant que l’ultime étape d’un engagement bien plus ancien du groupe Angelotti dans la commune de Sérignan. Après les programmes Grand Large, Le Clos de la Galine, Les Embruns et Les Terres Marines, il vient ainsi marquer le terme d’un travail engagé voici plus de 15 ans avec la signature d’un premier compromis de vente sur des terrains adjacents. Thierry Hafiz, à la manœuvre des opérations pour Angelotti Aménagement, s’en souvient, il s’agit alors d’un « véritable pari » puisque les terrains en question, bien que bénéficiant d’un emplacement idéal à quelques mètres des plages, sont alors en attente depuis près d’une vingtaine d’années.

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Patate chaude

« En décembre 1988, explique-t-il, la mairie d’alors, soucieuse d’éviter la cabanisation d’un périmètre de 80 hectares à l’extrémité sud-ouest de la commune, invite ses quelques 300 propriétaires à se constituer en AFUA », une association foncière urbaine dont la spécificité est d’être autorisée en préfecture, le plus souvent à la demande d’une collectivité souhaitant permettre une urbanisation harmonieuse tout en évitant le recours à des expropriations. Une procédure peu connue des aménageurs qui, si elle présente des avantages, n’est pourtant pas sans inconvénients. Et pour cause, si des premiers travaux d’aménagement sont alors effectivement engagés, l’association, baptisée entre-temps « Les Jardins de Sérignan », rencontre rapidement des difficultés de financement et ceux-ci sont finalement abandonnés avant que les premières parcelles ne puissent être aménagées et viabilisées. S’en suivent alors de longues années d’incertitude pendant lesquelles l’AFUA reste constituée, « sans empêcher l’apparition, çà et là, des bungalows et cabanons qu’il s’agissait précisément d’éviter » conclut Thierry Hafiz.

« Une patate chaude dont nous avions hérité », c’est ainsi que Frédéric Lacas, maire de Sérignan évoquait ce dossier en 2018. C’est donc dire le défi que le groupe Angelotti entreprend de relever en 2007 lorsqu’il s’engage auprès de l’AFUA dans l’acquisition d’une quinzaine d’hectares de terrain. Pour Louis-Pierre Angelotti, Président du groupe éponyme, « cet engagement témoignait de l’ancrage historique du groupe sur l’agglomération biterroise ». Plusieurs années de discussions seront nécessaires pour concrétiser l’achat, qui intervient finalement le 24 octobre 2014, mais le pari est bel et bien relevé puisque le produit de cette vente permet aux Jardins de Sérignan de reprendre les travaux de voirie primaire, remettant ainsi leur urbanisation à l’ordre du jour.

Dans ce contexte juridique peu courant, Les Jardins de Sérignan demeurant l’aménageur du périmètre, le Groupe immobilier Angelotti combine au fil des années ses compétences de lotisseur et de promoteur. Trois permis d’aménager sont ainsi obtenus sur les différentes parcelles acquises par le groupe, permettant la création de terrains à bâtir et de programmes de promotion (Ode Marine, Aigue Marine et Douceur Marine) dont la première pierre est posée en décembre 2015 par le maire de Sérignan. 27 ans donc, après la constitution de l’association.

Une nouvelle page du développement de Sérignan

Entre Valras-Plage et Vendres, c’est dès lors un nouveau quartier qui, par séquences successives a commencé à prendre forme pour un achèvement prévu fin 2023 par l’aménageur, c’est-à-dire l’AFUA Les Jardins de Sérignan.

Essentiellement résidentiel, il bénéficiera également de la proximité immédiate de larges espaces demeurés naturels, la découverte d’espèces protégées au sein du périmètre de l’AFUA ayant conduit à sanctuariser certaines terres, mais aussi du soin apporté au développement des mobilités douces. Les espaces urbanisés font quant à eux la part belle à une densité harmonieuse et raisonnée, appuyée sur de larges percées visuelles destinées à mettre en valeur l’accès direct aux plages voisines ainsi que sur des hauteurs de construction en léger retrait des possibilités offertes par le Plan Local d’Urbanisme.

Pour Louis-Pierre Angelotti, « être un partenaire et un acteur moteur du redémarrage du projet de l’AFUA Les jardins de Sérignan, longtemps endormi, fut pour le groupe que je préside, un défi complexe mais passionnant à relever. Son achèvement prochain vient récompenser les volontés conjuguées de divers partenaires, tant privés que publics ».