
À quoi ressemblent les zones d’activités économiques « nouvelle génération » ?
À l’heure où la transformation industrielle croise les impératifs de transition écologique, la réinvention des zones d’activités économiques (ZAE) permet de dynamiser les territoires, tout en protégeant l’environnement. Explications.
À RETENIR
- Les zones d’activités économiques nouvelle génération visent à concilier sobriété foncière, attractivité territoriale et transition écologique, en intégrant des infrastructures décarbonées, des espaces végétalisés et des services mutualisés.
- Elles évoluent vers des lieux de vie complets, favorisant la qualité de vie au travail, les mobilités douces, les énergies renouvelables et une intégration paysagère harmonieuse.
- Des projets comme la ZAC Axioparc en Alsace illustrent cette transformation par la végétalisation, la mutualisation des espaces (parkings, services), et la création de zones adaptées aux salariés et entreprises.
- Ces zones renforcent la compétitivité des territoires en attirant entreprises et talents grâce à un cadre de travail durable, innovant et humainement valorisant.
Selon le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), il y a actuellement environ 32 000 zones d’activités économiques en France, qui occupent 26 % des surfaces artificialisées du pays, ce qui représente un gisement foncier particulièrement important.
Apparus dans les années 1960 à la périphérie des centres-villes, ces espaces dédiés aux entreprises, aménagés le long des axes routiers pour faciliter la circulation des biens et des services, sont progressivement devenus un outil fondamental dans les politiques locales de développement économique et de création d’emplois.
Avec l’application de la loi « Climat et résilience » et les objectifs de réduction de l’artificialisation des sols prévus par la loi TRACE (Trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux), il est nécessaire de repenser leur ancrage territorial dans une logique de sobriété foncière.
Comment ces espaces périurbains peuvent-ils se réinventer ? Quels leviers économiques, environnementaux et sociaux peuvent être actionnés pour transformer le modèle existant ? Éléments de réponse avec Mickaël Labre, responsable Projets chez Nexity Villes et Projets, la filiale du pôle Transformation des Territoires de Nexity dédiée à l’aménagement.
La réinvention des zones d’activités économiques
Afin de répondre au double enjeu de sobriété foncière et d’attractivité territoriale, les zones d’activités nouvelle génération intègrent des infrastructures décarbonées, des espaces végétalisés et renaturés, ainsi qu’une vaste palette de services mutualisés. Elles priorisent les mobilités douces et les énergies renouvelables et mettent l’accent sur la qualité de vie au travail. Dans cette logique, Nexity conçoit ces nouvelles zones en intégrant des aménagements qui favorisent à la fois le bien-être des salariés et la protection de l’environnement.
« Notre approche des zones d’activités économiques repose sur une vision renouvelée : elles ne sont plus seulement des espaces dédiés à la production, mais de véritables lieux de vie et de dynamisme économique. Nous accordons également une attention particulière à l’intégration paysagère de ces zones, notamment en prolongeant les trames vertes existantes et en veillant à soigner l’architecture des sites, particulièrement aux entrées de ville », explique Mickaël Labre.
Réinventer les zones d’activités consiste donc à réunir sur un même site les enjeux liés aux mutations du travail et ceux relevant de la transition écologique, en conjuguant attractivité économique, performance environnementale et qualité de vie pour les usagers. Ces différentes dynamiques sont complémentaires, car le cadre de travail est devenu un critère essentiel pour attirer les talents et les entreprises, d’autant que ces dernières accordent de plus en plus d’importance aux initiatives en faveur de l’environnement et à la réduction des émissions de CO2. Par ailleurs, en créant des zones d’activités bien situées et bien conçues, avec une ambition écologique forte et une image innovante, les territoires peuvent attirer des entreprises qui vont prendre part, à leur tour, à la réalisation des objectifs environnementaux.
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Aménagements innovants
Ces zones d’activités économiques nouvelle génération sont pensées comme de véritables écosystèmes durables et innovants qui réinventent entièrement le modèle existant.
À Drusenheim, en Alsace, la ZAC Axioparc est dédiée à l’accueil d’activités artisanales, logistiques et tertiaires. Elle offre un cadre de travail agréable et verdoyant, pourvu de nombreux espaces verts et de parcelles mutables adaptées aux besoins des entreprises. Déployé sur 78 hectares, ce site incarne une vision moderne des zones d’activités à travers trois enjeux majeurs : la sobriété foncière, avec une végétalisation systématique des espaces disponibles, la connectivité, grâce à la connexion aux infrastructures existantes et au développement des mobilités douces, et enfin la dimension humaine, avec la création d’espaces publics généreux et d’une zone fonctionnelle mutualisée à destination des salariés.
Autre innovation : la gestion mutualisée des places de parking, souvent sous-utilisées en dehors des heures de bureau et parfois surdimensionnées, permet de libérer du foncier qui va servir à créer des îlots de fraîcheur. Pour les employés, le développement de la végétalisation, que ce soit sur les bâtiments ou le long des axes de circulation, est un facteur de bien-être, qui leur permet de mieux travailler tout en les protégeant des fortes chaleurs pendant l’été.
Les nouvelles ZAE doivent être pensées comme des vitrines du dynamisme économique local, des espaces où les employés peuvent travailler, se déplacer facilement, se restaurer et même pratiquer des activités sportives. Aujourd’hui, l’intégration de mobilités douces, de services mutualisés et d’espaces paysagers en fait de véritables lieux de vie qui participent à la compétitivité territoriale.