Montréal centre-ville : une gouvernance urbaine innovante au service du quotidien

Glenn Castanheira, directeur de la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville

Propreté, sécurité, commerce : à Montréal au Canada, ces missions ne relèvent pas seulement de la mairie. Depuis plus de vingt ans, c’est la Société de développement commercial (SDC) Montréal centre-ville, une organisation autonome regroupant plus de 4 500 entreprises, qui pilote le quotidien du cœur de la métropole québécoise. Un modèle de gouvernance unique, pensé pour agir vite, concrètement, et au service direct des usagers. 

612 commerces de détail, 860 restaurants, 40 hôtels, 25 festivals : sur quelques kilomètres carrés, le centre-ville de Montréal est un concentré d’activités. Et pourtant, ce n’est pas la municipalité qui orchestre tout cela au quotidien, mais un acteur singulier : la Société de développement commercial Montréal centre-ville. Cette organisation à but non lucratif, financée par une taxe spécifique versée par les entreprises du quartier, agit comme une véritable régie urbaine.  

Propreté, sécurité, animation, aménagement de l’espace public : elle coordonne et pilote l’ensemble. « Le centre-ville, ce n’est pas une entité administrative. C’est un lieu à faire vivre. Et pour ça, il faut pouvoir agir concrètement », glisse Glenn Castanheira, qui dirige la structure depuis 2021. À la SDC, on ne se contente pas d’accompagner : on intervient. Les équipes assurent 68 000 heures de nettoyage par an, déploient 1 143 jardinières, illuminent les rues l’hiver avec plus de 800 000 lumières, aménagent des espaces de détente, soutiennent les festivals, financent la présence de cadets en renfort de la police. Dans les bureaux de la SDC, chaque intervention est tracée, documentée, analysée. Les données de fréquentation, de satisfaction, les demandes de commerçants ou de passants y sont traitées avec la précision d’un opérateur de services. « On fonctionne avec des indicateurs, des objectifs, des bilans. On sait pourquoi on agit, où, et pour qui. » 

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Une régie du quotidien au service des usagers 

Chaque jour, les équipes de Montréal centre-ville arpentent le territoire comme un commerçant gère sa boutique. Rien n’est laissé au hasard : l’achalandage est mesuré, les points de tension repérés, les demandes traitées en temps réel. « Ce qui fait notre force, c’est notre capacité à intervenir vite, sans attendre que les problèmes s’aggravent », souligne Glenn Castanheira. La SDC ne possède pas de pouvoirs réglementaires, mais elle agit. Elle collabore avec la police pour renforcer la présence dans l’espace public, soutient des programmes de cohabitation sociale, coordonne des campagnes de communication pour mettre en avant les commerces, ou encore installe du mobilier urbain pour faciliter les usages. En 2025, elle a ainsi aménagé six oasis urbaines, installé 680 tables et parasols, soutenu des dizaines d’événements et animé les rues tout au long de l’année. 

Les résultats ne se font pas attendre : selon les données recueillies par l’organisation, 84 % des usagers se sentent en sécurité, 81 % apprécient les efforts de verdissement, 69 % jugent le quartier propre, 66 % saluent l’accessibilité des commerces. Des chiffres suivis de près par les équipes. « Notre mandat, c’est de rendre le centre-ville agréable, vivant, fonctionnel. On mesure, on ajuste, on recommence. C’est un travail de terrain, au jour le jour », insiste Glenn Castanheira.