Dieppe : tout ce que le chantier de l’EPR de Penly change pour le territoire

En Normandie, EDF construit deux nouveaux « European Pressurized Reactor » (EPR) sur le site de Penly au sein de la commune de Petit-Caux (Seine-Maritime), qui seront opérationnels à l’horizon de 2038. Ce chantier accueillera plus de 1 000 salariés permanents et 8 000 ouvriers temporaires.

Sur ce site de Penly, qui compte déjà deux réacteurs de deuxième génération, ce projet, plus grand chantier d’Europe, devrait produire, à son ouverture prévue en 2038, 1 670 MW d’énergie électrique, soit la consommation de la région Normandie. Il fait partie des 22 opérations d’aménagement lauréates du programme « Territoires engagés pour le logement ». 

Au-delà du chantier des EPR à proprement parler, EDF, l’État et les collectivités locales aménagent le territoire pour adapter les mobilités, les équipements, loger les 1 000 nouveaux salariés, et leurs familles, qui assureront le fonctionnement de ces deux réacteurs, ainsi que les 8 000 ouvriers présents pendant la phase de chantier.  

En décembre 2024, les premiers travaux de terrassement ont débuté. Après une enquête publique qui s’est achevée en mars 2024, EDF, maître d’ouvrage du projet, a obtenu l’autorisation environnementale pour l’aménagement du site et l’édification des deux réacteurs. Des travaux d’adaptation du terrain sont en cours et le chantier débutera à partir de 2028.  

Faire de ce chantier, un atout pour tout le territoire 

Les deux réacteurs EPR de Penly seront construits en partie sur des sites déjà artificialisés, à l’intérieur de l’emprise du site des réacteurs existants. Une décision qui permet de profiter des aménagements déjà présents et d’éviter une artificialisation trop importante. Pour l’édification des deux réacteurs et des nombreux équipements qui l’accompagneront (logements, parcs de stationnement, routes et accès), une consommation foncière de 88 ha est prévue, dont 40 % sur des friches ou des espaces déjà destinés à l’artificialisation. 

Le chantier des deux réacteurs de Penly nécessite également de repenser le territoire. « C’est un beau chantier, le plus grand d’Europe, mais ça nécessite tout un aménagement », soulignait en mars 2024 Alban Verbecke, directeur de l’action régionale chez EDF Normandie et directeur coordination du grand chantier EPR 2 de Penly, au micro de France Bleu Normandie. De fait, un projet de territoire a été signé vendredi 14 juin 2024 par le préfet de région, les représentants de la maîtrise d’ouvrage (EDF et RTE pour la partie transport d’énergie), les collectivités, la chambre départementale d’agriculture et la chambre de commerce et d’industrie. Il prévoit notamment d’utiliser la construction des réacteurs EPR pour renforcer l’attractivité du territoire et de « créer les conditions favorables à l’accueil du chantier ».  

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Remettre sur le marché des logements vacants  

Concrètement, EDF, en tant que maître d’ouvrage du chantier, avait déjà mobilisé, au 1^er septembre 2024, 4,2 M€ pour des projets de logements, de parcs de stationnement, et pour quatre projets de développement médical sur le territoire des quatre intercommunalités concernées par Penly 2 (CA Dieppe-Maritime, CC Terroir de Caux, CC Villes sœurs et CC Falaises du Talou). « L’aménagement du territoire, c’est aussi les routes, les écoles, la capacité médicale… Nous travaillons à mettre en place des maisons médicales sur le territoire, nous avons déjà fait venir des internes de l’hôpital de Dieppe pour leur donner envie de s’installer », confirme Damien Verbecke.  

Pour ce qui concerne le logement des salariés mobilisés sur le chantier, 5 103 nouveaux hébergements sont prévus, dont 70 % en logements modulaires. Le reste étant répartis entre l’offre hôtelière diffuse et des places en camping. Pour construire des logements de façon pérenne (pour loger les futurs employés de la centrale), les quatre intercommunalités concernées par le projet ont rejoint en 2024 le programme « Territoires engagés pour le logement », avec pour objectif de produire 1 500 logements dont 25 % de logements sociaux d’ici 2027. Sur ce volet, l’accent a été mis sur la remise sur le marché de logements existants et vacants. 

 La formation des futurs salariés du site constitue la dernière pierre angulaire du projet de territoire. « Nous allons créer des chantiers école, le premier concerne le génie civil, les hommes à pied, la manutention des véhicules et les grutiers. Ensuite, nous nous concentrerons sur l’ensemble de l’électromécanique jusqu’au pilotage du réacteur », précise Alban Verbecke.