Publié le 13.07.18 - Temps de lecture : 2 minutes

La ville du futur sera-t-elle construite sur la mer ?

Selon l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), le niveau moyen des eaux pourrait connaître une hausse de “2 à 2,7 mètres d’ici 2100”. Pour éviter les inondations et garantir l’accès à un toit à une population mondiale qui ne cesse de croître, des architectes et urbanistes ont imaginé des logements alternatifs sur les mers.

C’est le pari fou de Pierpaolo Lazzarini. Déjà célèbre pour avoir imaginé l’an dernier une “soucoupe volante”, capable de franchir les 190 km/h, ce jeune architecte italien a récemment annoncé le lancement de Waya : un ensemble de bâtiments intelligents inspiré de l’architecture maya. Ces pyramides d’un nouveau genre sont imaginées pour former une véritable cité modulable, autosuffisante et flottante.

En plus de fasciner par leur beauté, les pyramides mayas inspirent le monde entier depuis leur découverte – il y a maintenant 200 ans – mais aussi par le lien qu’elles entretiennent avec leur environnement. C’est ce qu’a souhaité reproduire Pierpaolo Lazzarini avec son projet, qui promet à ses futurs habitants une vie en totale harmonie avec les mers et océans environnants. Cette pyramide futuriste sera en effet autonome en énergies grâce à des turbines hydrauliques ainsi qu’à des panneaux solaires. L’architecte a également imaginé la mise à disposition d’eau potable qui serait disponible sans limite grâce à des stations de dessalement logés sous la structure.

Waya se décline en trois modèles : le modèle hôtel, villa et club. Chacun pouvant accueillir diverses pièces comme un cinéma mais aussi une salle de sport ou encore des commerces, la plus grande pyramide pouvant s’étendre jusqu’à 30 mètres de haut pour une surface d’habitation de 6500m².

Le cabinet de l’architecte ambitionne de démarrer la construction de sa première pyramide en 2022 et mise, pour la financer, sur le crowdfunding. Résolument tourné vers l’avenir, le projet Waya promet même à ses contributeurs d’obtenir la citoyenneté en “Republic of Waya” (nom officiel du projet dévoilé sur le réseau Instagram). La naissance d’une civilisation Waya serait-elle en marche ?

Un phénomène qui n’est pourtant pas nouveau

L’architecte italien n’est pas le seul à se rêver en Capitaine Cousteau. Depuis une dizaine d’années, des architectes mais aussi des entrepreneurs et politiques souhaitent eux aussi se réserver une place sur les océans. C’est notamment le cas de Vincent Callebaut, qui depuis 2008, tente d’adapter le mode de vie humain à la montée des eaux avec son projet intitulé Lilypad (nénuphare en anglais), un projet écologique de ville flottante.

Freedomship et Artisanopolis, deux autres concepts de villes flottantes ont également fait leur apparition, en 2013 et 2016. Le premier fût alors annoncé comme “le plus grand bateau jamais construit”, pouvant héberger jusqu’à 60 000 personnes. De son côté, le second projet consistait à construire une cité composée d’une multitude de plateformes pouvant se fixer entres elles et se déplacer. 100% respectueux de l’environnement car 100% autonomes : c’est ce que prône les initiateurs de ces deux initiatives innovantes.

Aucune annonce officielle n’a pour l’instant été communiquée concernant la date du début des constructions pour ces deux projets. Seule la cité d’Artisanopolis semble en marche puisqu’une étude de faisabilité devrait être lancée courant 2019.  

NEOM, projet fraîchement dévoilé par le prince héritier de l’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, reste le plus grandiloquent. Cette mégalopole flottante devrait en effet faire trois fois la superficie de l’île de Chypre et coûter aux alentours de 500 milliards de dollars. La première phase du projet devrait aboutir en 2025.

Vers un modèle danois ?

Depuis 2016, des étudiants danois vivent dans des appartements réalisés à partir de conteneurs amarrés dans le port de Copenhague. La ville, qui souffre d’une inflation des prix des logements en centre ville, a choisi de recycler des conteneurs industriels en logements étudiants. Les concepteurs du projet de la compagnie Urban Rigger, affichent des prix imbattables pour la localisation, permettant aux étudiants de se rapprocher des universités de la capitale. Un concept qui fait déjà beaucoup de bruit sachant que Stockholm et New-York annoncent déjà vouloir se calquer sur le modèle danois.

Il n’en fait plus aucun doute : la ville amphibie – capable d’évoluer entre le monde terrestre et aquatique – passionne les architectes contemporains. Certains vont même plus loin, à l’instar de Manal Rachdi, un architecte marocain qui imagine l’impensable : une ville sous l’eau entre les États-Unis et la Russie. Affaire à suivre.

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