Publié le 25.03.19 - Temps de lecture : 2 minutes

L’open payment, ce nouveau dispositif qui fluidifie le trafic urbain

Vous souvenez-vous de la fois où vous avez dû vous mettre tout au bout de la file d’attente pour acheter votre ticket de métro ou recharger votre pass ? Et si nous vous disions que bientôt, vous pourrez vous servir de votre carte bancaire comme titre de transport… Éclairage sur une technologie clé de la mobilité de demain : l’open payment.

L’open payment, comment ça fonctionne ?

Si ce nouveau concept a pu voir le jour, c’est d’abord grâce à l’émergence des cartes de paiement sans contact, qui représentaient déjà en 2018 plus de 70% des cartes françaises. Le principe ? Payer et utiliser son titre de transport en utilisant sa carte bancaire. Il suffit en effet pour l’utilisateur de passer sa carte devant une borne équipée qui affichera alors si le voyage est validé. Lorsqu’un contrôleur se présentera, c’est donc la carte de paiement qui fera office de titre de transport.

Derrière ce geste simple se cache un processus tout de même complexe, l’une des ambitions de l’open payment étant aussi d’optimiser le coût du trajet de la personne qui l’utilise :

  • En présentant votre carte bancaire à un valideur, ce dernier va identifier un token, c’est-à-dire un identifiant unique généré par votre carte.
  • Le valideur récupère les informations nécessaires au paiement à un serveur d’acceptance : un système connecté aux banques pour les demandes de paiement. Il vérifie notamment que votre carte n’a pas été volée.
  • Toutes les données concernant votre trajet (date/heure/ligne empruntée) et votre token sont envoyés au serveur d’open payment. On appelle cet ensemble de données un « tap ».
  • En fin de journée, tous les taps d’un token sont analysés afin de reconstruire l’ensemble du trajet. Le prix total de la journée est calculé en fonction.

Quels-en sont les principaux avantages ?

Vous l’avez certainement deviné par vous-même, l’open payment représente avant tout un gain de temps et vise à fluidifier le trafic urbain dans son ensemble. Il ne sera plus nécessaire de faire la queue ni de passer de longues minutes face à l’écran de l’automate, à la recherche du tarif le plus avantageux en fonction de notre besoin. Cette problématique s’adresse plus particulièrement aux touristes, souvent contraints de comparer toutes les gammes tarifaires avant de fixer leur choix. Bien que celui-ci n’ait pas encore été mesuré, un autre avantage pourrait bien être la réduction de la fraude sur le long terme. Mais surtout, l’open payment deviendrait le moyen de paiement universel, la seule carte nécessaire à nos déplacements dans les transports du monde entier !

La fin des cartes de transport, c’est pour quand ?

« Mais alors, est-ce que ça existe déjà ? » : cette question vous brûle probablement les lèvres. La réponse est oui : depuis les JO de 2012 et l’instauration de l’open payment à Londres, la traditionnelle Oyster Card est peu à peu délaissée par les Anglais en faveur de la carte de paiement.

En France, la cadence a été donnée par la smart métropole de Dijon en mars 2018. La filiale locale de Keolis, opérateur international de transport, affirme avoir déjà totalisé plus de 80 000 utilisateurs en une année et gagner environ 300 clients par jour. Initialement concentré sur les deux lignes de tramway de Dijon, l’open payment est aujourd’hui étendu à l’ensemble du réseau de transport de la ville.

Laurent Verschelde, directeur général de Keolis Dijon, expliquait les motivations de l’instauration d’un tel système novateur : « Dijon est une ville de plus en plus attractive. Elle attire plus de 300 000 visiteurs différents. Pour certains, il est difficile d’utiliser les transports en commun car ils ne connaissent pas les réseaux dijonnais. Nous avons donc voulu développer le dispositif le plus simple possible ». Pour le reste de la France, il faudra encore s’armer d’un peu de patience : les prochaines grandes villes françaises à suivre le mouvement devraient être Bordeaux et Paris !

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