Santé : les mutuelles de villes face à la hausse des tarifs.
Publié le 07.10.25 - Temps de lecture : 3 minutes

Avec les mutuelles de ville, les municipalités veulent améliorer l’accès aux soins

 

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Alors que le prix des mutuelles augmente, de plus en plus de villes se dotent de leurs propres couvertures, avec des tarifs en dessous de ceux du marché. Explications.

À RETENIR 

  • Environ 10.000 municipalités proposent aujourd’hui des mutuelles de ville, facultatives et accessibles à tous, pour lutter contre le renoncement aux soins lié au coût des complémentaires santé. 
  • Ces dispositifs permettent de négocier des tarifs jusqu’à 40 % inférieurs au marché, sans condition de ressources ou d’âge, avec des garanties équivalentes à celles des mutuelles classiques. 
  • Ils ciblent principalement les retraités et les personnes sans couverture complémentaire, en facilitant l’adhésion grâce à l’accompagnement des mairies et des Centres Communaux d’Action Sociale. 
  • Malgré une adoption encore limitée, ces mutuelles deviennent un levier d’action locale pour les élus, notamment à l’approche des élections municipales. 

Aujourd’hui, environ 10.000 municipalités proposent une complémentaire santé facultative et ouverte à tous les habitants, selon la Fédération nationale de la Mutualité Française. Ces dispositifs, qui sont le plus souvent opérés en partenariat avec des assureurs ou des mutuelles existantes, gagnent du terrain partout en France. Ils ont pour objectif de mieux couvrir les administrés et de lutter contre le renoncement aux soins pour raisons financières. Les cotisations des mutuelles connaissent, en effet, une hausse progressive depuis plusieurs années, principalement à cause du vieillissement de la population et de la revalorisation du prix des consultations médicales. 

Grâce au regroupement des demandes, les prestations négociées par les mairies peuvent, quant à elles, être 15% à 40% moins onéreuses, tout en incluant des offres adaptées aux besoins spécifiques des populations. Comment ces mutuelles fonctionnent-elles ? Comment sont-elles mises en place ? Qui peut en bénéficier ? Sont-elles réellement aussi avantageuses que les mutuelles classiques ? 

Mutuelles de ville : une offre communale et solidaire 

L’objectif de ces dispositifs est de réduire les inégalités territoriales avec une couverture accessible à tous les habitants, sans condition de ressources ou d’âge.  En pratique, ils sont le plus souvent destinées aux personnes qui n’ont pas de mutuelle, ou dont la couverture est insuffisante ou trop coûteuse. 

« Ces solutions ciblent les habitants qui ne possèdent pas de complémentaire obligatoire, en l’occurrence les publics pour lesquels l’accessibilité financière va être déterminante. A ce titre, les retraités représentent une grande partie des bénéficiaires car ils ne peuvent plus profiter des contrats collectifs à prix modérés qui avaient été négociés et financés en partie par leur employeur. » explique Hélène-Sophie Mesnage, déléguée générale adjointe de l’UNCCAS (Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale,), une association qui représente 4300 CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale).  

Dans la grande majorité des cas, les garanties couvrent les rendez-vous médicaux, les frais d’hospitalisation, les soins dentaires, optiques et paramédicaux, les appareils auditifs, et les médecines douces, avec des formules aussi complètes que les mutuelles classiques. L’adhésion à ces dispositifs est facilitée par la mairie ou le CCAS, avec une assistance à chaque étape de la souscription. 


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Mutuelle de ville : comment ça marche ? 

La mise en place d’une mutuelle de ville repose sur une démarche initiée par la mairie. 

Dans un premier temps, les administrés sont sondés afin d’estimer le nombre potentiel de souscripteurs. Si l’enquête donne de bons résultats, les municipalités peuvent alors négocier des offres avantageuses auprès des assureurs ou des mutuelles, en s’appuyant sur le nombre important des futurs adhérents. En fin de processus, des associations spécialisées peuvent conseiller les élus dans le choix du contrat le plus pertinent.  

A date, le succès de ces dispositifs est encore relatif. À Montreuil, en Seine Saint-Denis, un peu moins de 5000 personnes sur 110 000 habitants ont adhéré à la mutuelle proposée par la mairie depuis 2018. A Marseille, la ville a enregistré 52 000 souscriptions à la complémentaire santé communale depuis 2020, soit à peine plus de 5% des Phocéens. A Toulouse, ce sont 28 000 foyers qui ont choisi ce type de couverture depuis 2021.  

Cette situation pourrait cependant rapidement évoluer. « A l’approche des élections municipales, c’est un nouveau service que les élus et les candidats sont tentés de proposer, tant les maires se sentent concernés par la question de la santé. Leur implication peut prendre diverses formes. Faire connaitre aux habitants les offres disponibles et les rendre accessibles en est une parmi d’autres » conclut Hélène-Sophie Mesnage. 

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