La fréquentation des centres-villes : ce que les Français attendent vraiment à l’approche des municipales de 2026

A Montpellier, lors des 19e Assises Nationales du Centre-ville de l’association Centre-ville en Mouvement présidée par Philippe Laurent – Maire de Sceaux, le 10e baromètre du centre-ville et des commerces, réalisé par le CSA et Cityz Media, confirme l’attachement des Français à leurs commerces de proximité, leurs marchés et leurs terrasses, tout en révélant de nouvelles attentes dans la fréquentation des centres-villes : accès aux soins, consommation responsable et animation locale. Autant de signaux à prendre en compte par les élus, à moins d’un an des élections municipales. 

En 2025, le taux de vacance commerciale atteint 10,64 % en moyenne dans les centres-villes français, un niveau inédit selon la fédération Procos. Pourtant, l’attachement des citoyens reste stable : 64% des Français interrogés déclarent être attachés à leur centre-ville, un chiffre qui grimpe à 71 % dans les communes labellisées Action Cœur de Ville (ACV). Mais dans les faits, la fréquentation des centres-villes recule légèrement, revenant à son niveau de 2022 : 69% des Français s’y rendent au moins une fois par semaine, un chiffre grimpant à 79% chez les moins de 35 ans. Les centres-villes conservent néanmoins leur rôle de lieux de convivialité, plébiscités pour leurs terrasses, cafés, marchés et espaces publics, autant d’éléments qui favorisent la flânerie, les rencontres et permettent de profiter d’une ambiance unique. 

Les marchés incarnent parfaitement cette fonction : plus qu’un espace de consommation, ils sont perçus comme des lieux d’échange et de lien social. Ils arrivent ainsi au premier rang des évènements de quartier, plébiscités par 56% des sondés. Cette vision du marché comme facteur essentiel d’attractivité rejoint celle d’Olivier Razemon, qui décrit le marché comme un élément structurant de la vie locale dans son dernier essai sur le sujet. 

Les habitants attendent également de leurs centres-villes qu’ils soient des lieux d’information, via l’affichage public et la communication sur les événements locaux. Animations, fêtes et rendez-vous culturels sont plébiscités comme autant de leviers essentiels pour nourrir le lien de proximité et renforcer l’identité des quartiers. Près de 42 % des Français souhaiteraient d’ailleurs en voir davantage dans les centres-villes qu’ils fréquentent. 

L’accès à des services médicaux de proximité apparaît désormais comme une priorité pour plus de 50% des Français, notamment dans les villes moyennes et rurales touchées par la désertification médicale. Ce besoin pourrait devenir un enjeu électoral majeur en 2026. L’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR) est également citée comme un point d’amélioration nécessaire par 48% des sondés. 

Centre–ville vs périphérie : une compétition toujours bien réelle 

La fréquentation des centres-villes reste étroitement liée à leur accessibilité pour les automobilistes habitant en périphérie, qui dépendent majoritairement de leur voiture pour accéder aux services et commerces. Ainsi, si la piétonnisation recueille une adhésion croissante, la disponibilité de places de stationnement demeure un critère indispensable pour maintenir l’attractivité de ces espaces. 

Les centres commerciaux de périphérie continuent, quant à eux, d’attirer les consommateurs pour leurs achats du quotidien, portés par leur facilité d’accès et la diversité de leur offre. En 2025, environ 70 % des achats alimentaires des Français sont encore réalisés dans les grandes surfaces, confirmant leur rôle structurant dans les pratiques de consommation. Le baromètre montre ainsi une légère hausse de la part de Français qui se rendent moins souvent en centre-ville, un phénomène plus marqué dans les zones rurales et chez les personnes âgées. 

Du côté de l’habillement, la concurrence du e-commerce et de la seconde main se fait de plus en plus pressante. Symbole de cette évolution : Vinted est devenu en 2025 le premier vendeur de vêtements en France, devant Shein et Amazon. Malgré cette tendance, les Français expriment une forte attente pour le retour des enseignes de prêt-à-porter neuf en centre-ville, dont la disparition suscite un véritable regret. 

La fréquentation des centres-villes : des priorités qui varient selon les territoires 

Le dynamisme des centres-villes est un sujet de conversation récurrent pour une majorité des sondés. 66 % souhaitent qu’il soit à l’agenda politique, un taux qui monte à 74 % dans les communes ACV. La dynamisation des commerces de proximité en centre-ville est même désormais la priorité numéro 1 pour les élections municipales ! 

La dynamisation du commerce de proximité arrive en tête des priorités, suivie par la sécurité et le stationnement. À Paris, où l’offre en commerces de proximité est jugée satisfaisante per 90% des habitants, les priorités s’orientent davantage vers la sécurité, le cadre de vie et la propreté, ainsi que l’environnement. 

Municipales 2026 : les centres-villes au cœur des priorités citoyennes 

Les maires sont les premiers acteurs attendus pour agir sur la modernisation des centres-villes, un indicateur en hausse, passant de 68% en 2024 à 71% en 2025. La strate nationale est aussi appelée à agir par 80% des interrogés. 

À l’approche des municipales de 2026, la fréquentation des centres-villes est un révélateur politique. Si les Français restent profondément attachés à ces lieux de vie, ils attendent désormais des actions concrètes : renforcement des services médicaux, meilleure accessibilité, offre commerciale diversifiée et animations locales de qualité. Les élus locaux devront composer avec ces attentes multiples pour faire des centres-villes des espaces attractifs, inclusifs et résilients, le baromètre envoie un message clair : les centres-villes ne sont pas en déclin, mais en attente d’une nouvelle impulsion.