Une étude présentée en octobre 2021 par la Direction générale des entreprises révèle qu’il n’existe pas à proprement parler de modèle français de territoire intelligent. Mais ses auteurs, Data Publica et KPMG, ont identifié une vision française en la matière, largement partagée par les collectivités. Analyse.
Publié le 23.11.21 - Temps de lecture : 2 minutes

À la recherche d’un modèle de territoire intelligent français

Une étude présentée en octobre 2021 par la Direction générale des entreprises révèle qu’il n’existe pas à proprement parler de modèle français de territoire intelligent. Mais ses auteurs, Data Publica et KPMG, ont identifié une vision française en la matière, largement partagée par les collectivités. Analyse.

Existe-t-il un modèle français de territoire intelligent ? C’est à cette question complexe que devait répondre l’étude présentée le 26 octobre 2021 par la Direction générale des entreprises du ministère de l’Économie.

Le premier constat qui s’impose, concernant les très nombreuses initiatives menées ces dernières années dans ce domaine du pilotage des politiques publiques par la donnée, est celui d’une très grande hétérogénéité des approches.

Deux approches du territoire intelligent

Schématiquement, soulignent le consortium Data Publica et KPMG dans le document, on peut en distinguer deux. La stratégie globale vise dès sa mise en œuvre une transformation en profondeur impliquant plusieurs fonctions urbaines, plusieurs métiers, plusieurs équipes au sein de la collectivité. Dijon et Angers déploient ainsi le stationnement, la collecte des déchets, l’éclairage public, le pilotage énergétique des bâtiments et des feux intelligents ainsi que la maintenance assistée par ordinateur et un hyperviseur d’après le Journal du Net.

Plus progressive et beaucoup plus répandue, la stratégie incrémentale, quant à elle, ne concerne souvent au moment de son lancement qu’une seule des fonctions exercées par la collectivité telle que l’open data par exemple, réalisations smart city les plus courantes en France selon le recensement du Journal du Net.

Difficile de parler de modèle français quand les trajectoires, les méthodes choisies présentent de telle différences. Il n’y a cependant pas lieu d’opposer ces différentes approches. D’une part, parce que les choix stratégiques évoluent avec le temps : l’approche incrémentale peut parfois être une étape avant un déploiement à plus large échelle. Le Syndicat départemental d’électrification du Finistère (SDEF) est ainsi parti de son métier d’origine pour offrir un ensemble de services de pilotage à ses adhérents. Le projet « Finistère smart connect » concerne la gestion de l’éclairage, mais aussi les déchets, l’eau, le stationnement, les bâtiments et l’environnement. Une démarche semblable est expérimentée à Bordeaux à l’échelle d’un quartier.

Les objectifs visés par les collectivités sont de plus toujours les mêmes : apporter des réponses aux enjeux de transition écologique ; améliorer la qualité, l’efficacité et l’efficience des services rendus en prenant en compte les spécificités du territoire ; associer les citoyens à la gouvernance ; contribuer à l’attractivité économique du territoire.


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Pas de modèle, mais une vision française du territoire intelligent

Les similitudes entre les différentes expériences françaises sont encore plus évidentes en comparant celles menées dans de nombreux autres pays (la Chine et les États-Unis notamment).

Il existerait donc, selon les auteurs de l’étude, non pas un modèle français figé que l’on trouverait répliqué dans toutes les villes et les villages de France, mais une vision du territoire intelligent qui, dans ses grandes lignes, serait largement partagée. Cette vision serait essentiellement politique, en ce sens que les innovations, dans les collectivités qui s’en saisissent, seraient toujours mises au service d’un projet de territoire porté par un exécutif local. La volonté de placer le citoyen au cœur du dispositif par des pratiques de concertation portant à la fois sur le projet et les méthodes, y serait également plus forte qu’ailleurs. Cette vision française du territoire intelligent se caractériserait enfin par l’importance accordée à la protection des données, et à l’inclusion numérique de tous les publics, en particulier les plus fragiles.

La présentation de cette étude a également été l’occasion pour le gouvernement d’annoncer le lancement de l’appel à projets « Territoires intelligents et durables ». Doté de 30 millions d’euros, il a pour vocation de soutenir les collectivités cherchant à apporter une solution à un problème de pilotage des politiques publiques ou à améliorer la gestion ou l’exploitation d’un ou plusieurs services aux usagers. S’il n’existe pas de modèle français de territoire intelligent, les initiatives en la matière, elles, ne manquent pas.

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