Publié le 02.07.20 - Temps de lecture : 2 minutes

Safe city, surveillance et prévention dans la ville connectée

Le concept de safe city est de plus en plus utilisé pour décrire le pendant sécuritaire de la smart city, c’est-à-dire d’une ville qui utilise toutes les ressources de l’intelligence artificielle pour assurer son fonctionnement. Après la crise sanitaire, l’État et les collectivités territoriales investissent de plus en plus dans ces outils, à la frontière entre surveillance et prévention.

Marseille, Nice, Valenciennes ou encore Saint-Étienne, autant de métropoles où se développent des projets de safe city, le pendant sécuritaire de la smart city, qui recouvre l’utilisation de tous les outils numériques liés à la surveillance « intelligente ». Des outils qui vont de l’intelligence artificielle aux algorithmes pour déchiffrer et analyser les images captées par les différentes caméras positionnées dans la ville. Mais la sécurité ne se limite pas à la surveillance des individus, elle s’étend à la prévention des risques comme les catastrophes naturelles (inondations, tempêtes etc…) ou l’optimisation de la circulation urbaine.

À quels problèmes répond la safe city ?

La crise sanitaire a révélé une faiblesse de l’État dans la gestion des risques épidémiques avec l’impossibilité de tracer le virus pour en suivre l’évolution dans la population. Ici, la safe city apporte une solution par l’utilisation de différentes caméras à capteurs optiques ou thermiques, pour repérer la température des individus et déceler ainsi de premiers symptômes viraux. Il devient également possible de détecter le port du masque dans l’espace public et de vérifier le respect de la distanciation sociale.  « Vous ne trouverez pas un élu local qui dira sérieusement que ces innovations technologiques ne l’intéressent pas », déclare le maire de Mennecy Jean-Philippe Dugoin-Clément interrogé par la gazette des communes. La commune de l’Essonne s’est en effet procurée trois caméras thermiques portatives pour un total d’environ 6 000 euros.

Les mesures de la safe city ne s’arrêtent pas à la surveillance des individus. Nice a par exemple investi dans une plateforme de prévision des risques d’inondations fluviales, alors qu’Issy-les-Moulineaux utilise l’intelligence artificielle pour développer des outils prédictifs d’aide aux décisions appliquées à la circulation urbaine. Pour cela, la ville utilise une base  de données aux sources multiples : open data, capteurs et réseaux sociaux. La safe city est en mesure de proposer de nombreux services qui s’adaptent aux différents contextes territoriaux, à la sociologie et aux besoins des différentes villes.

Un marché en pleine expansion

La ville connectée n’est pas une ville futuriste. Elle se développe au contraire de plus en plus, fournissant régulièrement de nouvelles applications. Si la smart city tire partie des nouvelles technologies, elle le fait dans un but écologique et sécuritaire. 

Le rapport de l’Observatoire de la vie connectée évalue le marché mondial de la ville connectée à 773,19 milliards de dollars en 2016. Sa croissance annuelle devrait être d’environ 20% sur la période 2017–2025 pour atteindre 3651,49 milliards de dollars en 2025. La safe city porte actuellement le marché puisque le premier poste de dépense concerne la vidéosurveillance fixe. Viennent ensuite la gestion de la circulation et des éclairages publics.

Toutes les déclinaisons de la ville connectée s’entremêlent, qu’il s’agisse de la smart city, de la safe city, de la green city ou encore de l’attractive city. Autant de nouveaux concepts pour penser l’espace urbain et dont le dénominateur commun est l’utilisation des nouvelles technologies. Dans une interview accordée au Moniteur.fr, Wilfrid Petrie, DGA d’Engie détaille : « dans les 600 villes où nous avons installé des équipements de vidéoprotection, certains servent aussi à optimiser le stationnement, identifier l’attractivité de certains quartiers, fluidifier la circulation, planifier le développement urbain, faire face à un certain nombre de situations d’urgence comme des inondations ou des crues… ». La safe city semble donc être au coeur des enjeux contemporains pour garantir la sécurité des habitants.

Envies de ville : des solutions pour nos territoires

Envies de ville, plateforme de solutions pour nos territoires, propose aux collectivités et à tous les acteurs de la ville des réponses concrètes et inspirantes, à la fois durables, responsables et à l’écoute de l’ensemble des citoyens. Chaque semaine, Envies de ville donne la parole à des experts, rencontre des élus et décideurs du territoire autour des enjeux clés liés à l’aménagement et à l’avenir de la ville, afin d’offrir des solutions à tous ceux qui “font” l’espace urbain : décideurs politiques, urbanistes, étudiant, citoyens…

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