Un village coloré avec une grande roue de fête foraine en arrière-plan. Décryptage du label BBCA Quartier qui vient compléter la labellisation Bâtiment Bas Carbone ou encore BBCA Rénovation.
Publié le 13.06.23 - Temps de lecture : 3 minutes

Le label BBCA Quartier : une approche globale pour une ville post-carbone

En complément de la labellisation Bâtiment Bas Carbone ou encore BBCA Rénovation notamment, le label BBCA Quartier permet d’adopter une approche plus globale de la décarbonation des territoires, en posant l’équation de la ville post-carbone à l’échelle non plus d’un bâtiment mais d’un quartier. Explications.

Tous les ans, chaque Français rejette en moyenne 11,2 tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère, et cette participation au réchauffement climatique est majoritairement générée dans les villes qui restent, ici comme ailleurs dans le monde, le principal responsable du réchauffement (environ 70 % des émissions). Et ce malgré les nombreux efforts entrepris ces dernières années pour les rendre moins émettrices de CO2

Pour faire baisser l’impact des métropoles sur l’environnement, tout indique qu’il faut désormais aller plus loin que ce qui se faisait jusque-là. Agir uniquement sur le bâti ne suffit plus. C’est pour cette raison que l’Association BBCA, à qui l’on doit déjà le premier label de calcul de l’empreinte carbone d’un bâtiment, a élaboré le label BBCA Quartier. Ce nouveau référentiel donne, pour la première fois, la possibilité aux aménageurs et aux collectivités de mesurer et de valoriser les bonnes pratiques bas carbone à l’échelle d’un quartier. En permettant l’activation des leviers de décarbonation au moment opportun grâce à un travail conjoint des acteurs de la planification urbaine, cette méthode innovante coche toutes les cases pour réduire plus efficacement les émissions, limiter l’impact de l’aménagement et offrir aux habitants un cadre de vie sain et faiblement émetteur.

Les bonnes pratiques du label BBCA Quartier

Pour parvenir à ce résultat, la méthode BBCA Quartier prévoit d’agir sur les techniques de construction, les choix énergétiques et les systèmes de mobilité, mais aussi sur l’accompagnement des usagers vers des comportements vertueux. En actionnant ces différents leviers, il serait ainsi possible de faire baisser des deux tiers l’empreinte carbone d’un citadin, ce qui représente 7,5 tonnes de CO2 en moins par personne et par an.

Concrètement, cette importante transformation passe par l’amélioration des performances thermiques des constructions, et notamment de leurs enveloppes, par le déploiement le plus large possible de la production solaire photovoltaïque, par la mise en œuvre de grilles de récupération d’énergie entre les bâtiments, par l’implantation d’un réseau de transport en commun accessible et efficient, par la mutualisation des places de parkings souterrains pour en réduire le nombre, par l’accélération des rénovations énergétiques, par  la  généralisation de la collecte, du tri et du compostage des déchets, par le réemploi  des terres de terrassement, et par le renforcement du stockage du carbone dans les sols. Vaste programme.


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Révolutionner l’usage des bâtiments

 En complément, le label BBCA Quartier mise également sur l’intensité d’usage des bâtiments pour freiner l’étalement urbain, source importante d’émissions de CO2. Cette intensité d’usages a pour but de sortir du modèle monofonctionnel en accueillant dans un même site différentes activités en fonction des moments de la journée et de la semaine. En maximisant l’utilisation des bâtiments, la polyfonctionnalité permet de moins construire et de libérer de l’espace en ville pour végétaliser et pour mettre en œuvre des dispositifs de réduction des émissions. Une illustration de ce que pourrait être la « ville du quart d’heure », qui permet notamment de réduire l’impact des transports carbonés.

Intégré au label, l’outil QuantiGES, mis au point par l’ADEME, donne la possibilité de quantifier l’efficacité de ces nouveaux leviers de décarbonation pour les améliorer et pour mieux faire connaître les bonnes pratiques. Actuellement, des expérimentations sont en cours dans plusieurs villes de France et un nombre croissant de quartiers souhaite obtenir la labellisation BBCA.

Pleinement impliquée dans cette nouvelle façon de penser la ville, Nexity, à travers notamment son pôle Transformation des Territoires, est un des premiers aménageurs privés à avoir intégré les enjeux de transition carbone à l’échelle du quartier. “Nous avons récemment signé un partenariat avec Urban Print, le premier outil de calcul adossé au label BBCA Quartier, qui permet de mesurer la performance carbone à chaque stade d’aménagement d’un quartier. À chaque étape de notre travail, nous pouvons désormais simuler l’impact carbone et éventuellement décider d’actions correctrices. » explique Jean-Luc Porcedo, Directeur général du pôle Transformation des territoires chez Nexity. Si la prise en considération du quartier constitue un progrès important, la prochaine étape pourrait être la mise au point de référentiels qui permettront de mesurer et de piloter la décarbonation à l’échelle d’une métropole.

Envies de ville : des solutions pour nos territoires

Envies de ville, plateforme de solutions pour nos territoires, propose aux collectivités et à tous les acteurs de la ville des réponses concrètes et inspirantes, à la fois durables, responsables et à l’écoute de l’ensemble des citoyens. Chaque semaine, Envies de ville donne la parole à des experts, rencontre des élus et décideurs du territoire autour des enjeux clés liés à l’aménagement et à l’avenir de la ville, afin d’offrir des solutions à tous ceux qui “font” l’espace urbain : décideurs politiques, urbanistes, étudiant, citoyens…

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