Vue de la future Maison relais du quartier des Marjoberts à Cergy-Pontoise (95) qui accueillera dès 2022, 28 logements à destination d’un public au parcours de vie « cabossé », en quête d’un peu de stabilité.
Publié le 14.10.21 - Temps de lecture : 3 minutes

À Cergy-Pontoise, bien plus qu’une pension de famille

En 2022, le quartier des Marjoberts à Cergy-Pontoise (95) accueillera une « maison relais ». 28 logements à destination d’un public au parcours de vie « cabossé », en quête d’un peu de stabilité. Épaulé par l’association Espérer 95, ils vont découvrir bien plus que des studios.

« Ici, ils seront chez eux, enfin ». C’est ainsi que Didier Jeanneau, directeur général du bailleur social « 3F » décrit la pension de famille en cours de construction à Cergy-Pontoise. Une maison-relais – le terme juridique de ces établissements – mais peut-être un peu plus, pour ces personnes « qui subissent des accidents de la vie » et qui y retrouvent… une famille.

Aux Marjoberts, à quelques centaines de mètres de la gare de Cergy-Préfecture, c’est un quartier de 1 370 logements qui est en train de voir le jour. « Il était important de pouvoir accueillir tous types de population au sein de ce quartier. Ce sera chose faite puisqu’on y trouvera des résidences (pour personnes âgées, pour étudiants, et la pension de famille), des logements (sociaux, intermédiaires et en accession) », explique Jean-Paul Jeandon, maire de Cergy. Le tout au milieu d’espaces verts et de chemins piétonniers. Ajoutez à cela « un centre médical, un centre scolaire, une boulangerie, une épicerie, crèche privée, et c’est un quartier mixte qui sortira de terre avec « à la fois de l’activité économique, des commerces de proximité, des espaces publics structurant et tous types d’habitations. » Pour la municipalité, l’ambition assumée est de faire vivre la ville dans sa diversité, de créer des ponts entre les habitants, des activités, des parcours de vie, plutôt que de n’y faire que des bureaux. Une ambition, mais aussi un engagement : « les pensions de famille doivent être intégrées au cœur des villes, c’est indispensable ! abonde Didier Jeanneau. Ce quartier et le cœur du Grand centre de Cergy Pontoise doivent permettre de mieux intégrer les résidents à leur parcours de réinsertion ». Pour ses futurs habitants, c’est bien plus qu’un logement. « Positionner cette pension de famille à 10 minutes du centre-ville à pied, c’est un vrai choix politique. Pour faire en sorte que les différences soient acceptées les uns des autres, il faut intégrer ces lieux dans la ville, précise l’élu. À l’origine, Cergy est une ville fondée sur une multiplicité de villages. Avec ce type de quartier, on revient à une conception originelle de la ville ».


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Des « hôtes » pour faciliter le quotidien

Valérie Pelisson-Corlieu, directrice générale de l’association Espérer 95 fait la visite : des logements individuels, T1 ou T1 « prime », équipés chacun d’une salle de bain et d’une kitchenette permettront aux habitants de retrouver un logement digne, eux qui souvent vivaient à la rue il y a peu. Au rez-de-chaussée, des espaces collectifs, une laverie et une salle commune, placée stratégiquement à l’entrée « afin que l’on puisse facilement inviter les habitants qui y rentrent et n’osent pas se joindre aux autres ». Car plus qu’un logement, la maison-relais est bien un lieu de socialisation, voire de « re-socialisation ». Deux hôtes, salariés de l’association et présents la semaine (et parfois le week-end), partagent le quotidien des lieux : démarches administratives, liaisons avec les services sociaux, problèmes du quotidien… les bénéficiaires peuvent compter sur un accompagnement humain au plus près de leurs besoins. Valérie Pelisson-Corlieu poursuit la visite. Là, une salle de réunion pour le « couple d’hôtes », ici une salle spécifiquement dédiée pour les réunions avec des intervenants extérieurs, médecins, infirmières psychiatriques ou autres.

« À plusieurs étapes du projet, nous avons pu être associés, afin d’indiquer nos souhaits à Nexity Non Profit, qui développe le projet. Nous avions des besoins très précis liés au public que nous nous apprêtons à accueillir. Une zone fumeur suffisamment bien aménagée pour ne pas exclure ceux qui l’utilisent, un juste équilibre des espaces de vie, des couleurs, aussi, pour que le lieu reflète bien l’ambition d’un endroit vraiment vivant », témoignage la directrice de l’association.

Épaulé par l’association Espérer 95, les futurs hôtes de la Maison Relais de Cergy-Pontoise vont découvrir bien plus que des studios.

Un vrai quartier pour ne pas s’isoler

La Maison relais, appelée aussi pension de famille se veut être un logement « durable ». « Nous nous adressons à des personnes souvent plus âgées, qui ont de toutes petites ressources, parfois le RSA, et qui souffrent d’isolement. Ils payent une redevance (qui intègre les charges). Pour eux, ce type de logement répond à la fois à leur besoin de stabilité tout en restant suffisamment encadré », explique-t-on chez Espérer 95. D’où l’intérêt de se retrouver dans un « vrai » quartier, à proximité des transports, ou des magasins pour faire soi-même ses courses, se déplacer facilement.

Pour comprendre comment est né ce projet, il faut revenir en 2018, lorsque la communauté d’agglomération de Cergy a ouvert les discussions avec 3F. « Nous avions déjà des relations avec Espérer 95 avec qui nous avons d’autres projets en commun, mais aussi avec Nexity Non-Profit. Cela nous a rapprochés, à tel point que nous avons signé un accord pour développer une à deux pensions de famille par an en France avec Nexity Non Profit », explique Didier Jeanneau. Le rôle de 3F Résidences : mettre autour de la table l’ensemble des partenaires, l’État, la banque des territoires, la communauté de Cergy-Pontoise et Action Logement, et optimiser avec eux le plan de financement et le projet social. Avec un but unique, rendre ce type d’hébergement accessible et viable. Et pour les locataires, les clés d’un retour à une vie plus stable, ce sera dès 2022.

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