L’exemple de Charlieu, petite ville de la Loire et zone à faibles émissions (ZFE).
Publié le 08.11.22 - Temps de lecture : 2 minutes

Quel bilan pour les zones à faibles émissions en centre-ville ?

La lutte contre la pollution de l’air en ville conduit à mettre en place des mesures d’interdiction des voitures les plus polluantes, en centre-ville. C’est la conséquence directe des zones à faibles émissions (ZFE) qui concernent les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Mais cette démarche de restriction de la circulation concerne aussi de plus petites villes, comme à Charlieu, dans la Loire.

Interdire les véhicules les plus polluants en ville est la conséquence directe des zones à faibles émissions (ZFE). Mises en place mais sans verbalisation dans dix collectivités de plus de 150 000 habitants, ces ZFE doivent restreindre ou interdire la circulation à certaines automobiles selon leur classification établie par la vignette Crit’Air. C’est ainsi qu’à Rouen, les véhicules diesel classés 4 et 5, mis sur le marché entre 1997 et 2005, ne peuvent plus rouler dans le centre-ville. À l’échéance de 2025, 45 métropoles et agglomérations couvrant 44 % de la population devront mettre en place ces dispositifs ou a minima avoir publié un calendrier des interdictions prévues.

Encore peu connues, ces « low emission zones » ne sont pourtant pas une nouveauté à l’échelle européenne. Il y a vingt-six ans, la Suède interdisait à Malmö et Stockholm, la circulation dans le centre-ville des camions diesel et des cars de plus de 3,5 tonnes. Depuis, 247 villes européennes ont mis en place ces restrictions pour les véhicules les plus polluants.


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En effet, la qualité de l’air en ville est un enjeu important. Dans un rapport rendu public le 6 octobre 2022, Airparif a publié les résultats d’une étude sur les particules ultra-fines (de la taille d’un virus) en Île-de-France. L’observatoire révèle que l’air est entre 2 et 5 fois plus pollué à proximité des routes qu’en centre-ville. Les relevés ont été réalisés au bord de trois nationales franciliennes.

Quels résultats pour les zones à faibles émissions

Les ZFE aujourd’hui passent mal auprès des automobilistes. « Bien que cela relève des meilleures intentions, l’amélioration de l’air en ville, cela soulève des enjeux d’acceptabilité et de justice sociale » ont alerté les députés Gérard Leseul (PS) et Bruno Millienne (Modem), qui proposent une vingtaine de mesures pour atténuer leurs conséquences. En effet, les véhicules impactés par ces interdictions y compris dans la catégorie des Crit’Air 3, appartiennent aux ménages les plus modestes qui vivent en zone rurale ou périurbaine là où la dépendance à l’automobile est la plus forte. Elles pourraient ainsi être source de fractures sociales. L’association « 40 millions d’automobilistes » qualifie même les ZFE de « bombes à retardement. »

Certaines collectivités, en territoire rural, ont choisi de mettre en place des zones 20 et 30 km/h pour mieux réguler la circulation à la fois des deux et quatre roues. C’est le cas de la commune de Charlieu (Loire), qui a imposé ces limitations de vitesse dans le centre historique riche en patrimoine mais aussi sur le boulevard de ceinture.

Un parking aux abords du centre, et des places en centre-ville réservées pour les clients des commerces

« Face à une fréquentation importante (commerçants, clients, habitants, touristes, scolaires) tout au long de l’année, il fallait apaiser ces lieux par un plan de circulation adapté. » explique Bruno Berthelier, maire de cette petite ville de 4 000 habitants. Un parking proche du centre-ville a été aménagé pour permettre aux habitants et commerçants de se garer facilement sans encombrer les rues étroites. Le centre historique a été classé zone bleue, avec des places de stationnement réservées aux clients des commerces. La vitesse y a été limitée à 20 km/h avec des panneaux, des ralentisseurs et des aménagements (potelets, pots de fleurs) pour freiner la circulation et sécuriser les piétons. « Nous avons fait de la pédagogie et communiqué sur les enjeux. C’était un moyen de se réapproprier le centre-ville avec plus de sécurité, d’attractivité et moins de bruit. La présence des élus mais aussi de la police municipale a permis de faire accepter ces changements. » détaille l’édile de Charlieu. Ce dispositif zones 20 et 30 (pour le boulevard de ceinture) a été mis en place avant l’été.

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