Vue du centre-ville de Toulouse : une place de la ville rose avec une fontaine en son centre.
Publié le 04.09.23 - Temps de lecture : 2 minutes

À Toulouse, un démonstrateur pour accélérer sur la réutilisation des eaux usées traitées

Alors que l’eau est une ressource qui se raréfie, de plus en plus de collectivités se tournent vers la réutilisation des eaux usées traitées comme solution alternative à l’utilisation d’eau potable pour des usages urbains (arrosage d’espaces verts, nettoyage des rues…). C’est le cas de la ville de Toulouse, qui avait fait parler d’elle durant l’été 2022, en période de sécheresse, pour avoir mis l’eau vidangée de la piscine Nakache à disposition de son service voirie pour assurer des tâches d’entretien de l’espace public.

Un demi-million de mètres cubes d’eau par an

Et la métropole toulousaine à réaffirmer cette ambition en présentant, en mai 2023, son nouveau projet phare en termes de valorisation des eaux usées, le programme Val’Réu. Ce dernier s’appuie sur l’unité de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) de la station d’épuration Ginestous-Garonne, mise en service en 2020, et cherche à développer les usages de l’eau dépolluée qui sort du site. Soixante mètres cubes d’eau y sont produits chaque heure, une production qui peut même être poussée à 90 m3/h selon les besoins, soit un demi-million de mètres cubes par an.

À l’origine de Val’Réu, la volonté de la Métropole de mettre en place « une action particulièrement vertueuse en réponse aux problèmes posés par le manque d’eau », explique Robert Medina, vice-président de Toulouse Métropole chargé de l’eau et de l’assainissement. Le programme participe donc à une série d’actions portées par la collectivité sur la thématique de l’eau, à l’instar de l’installation de dispositifs de surveillance des réseaux d’eau potable pour réduire les fuites ou encore la mise en place de boitiers connectés chez les locataires pour les tenir alertés de leur consommation quotidienne.


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Réfléchir à l’usage des eaux usées traitées

Au sein du projet Val’Réu, les différents acteurs associés au projet coopèrent autour de plusieurs expérimentations, qui ont toutes pour but de développer la réflexion autour de la destination des eaux usées traitées. Le point de départ : une autorisation délivrée pour permettre l’arrosage du golf de Garonne, situé à proximité du site de REUT. Avec le temps, plusieurs autres expérimentations ont été développées au sein du projet. « Avec l’eau usée, nous allons pouvoir laver des rames du métro, ou encore arroser la pelouse du Stade Toulousain », détaille Robert Medina.

À travers ces différentes expérimentations, Val’Réu, que l’élu décrit avant tout comme un projet « démonstrateur », cherche à « faire réagir l’état, puisque moins de 1% des eaux usées traitées sont réutilisées en France actuellement. C’est une manière de signaler ce retard par rapport à d’autres pays comme l’Espagne ou Israël, tout en proposant des solutions », explique Robert Medina. D’ailleurs, preuve que des réponses adaptées existent, le programme n’a pas connu d’obstacle important lors de son déploiement, se félicite-t-il, si exceptées les autorisations accordées à « l’usine de REUT, données pour une durée de seulement 5 ans, qui pouvaient bloquer les investisseurs ».

Investir sur la REUT sans augmenter le prix de l’eau

À l’avenir, l’ambition de la métropole pour Val’Réu n’est pas de développer la capacité de production de l’unité de REUT, car la région toulousaine ne fait pas face aux mêmes impératifs que les territoires littoraux, comme développe le vice-président de la Métropole. « Ici, on a l’eau de surface avec la Garonne, et on a des manques environ quatre mois par an. L’eau est captée puis rejetée dans la Garonne une fois traitée ».

Pour autant, pas question de s’arrêter là sur la question de la gestion de l’eau pour l’élu, qui exhorte à « investir davantage sur les eaux usées traitées » et dresse quelques pistes. Pour lui, possible de réparer le réseau, réduire les odeurs ou encore « rendre à la Garonne des eaux encore plus propres. Mais sans augmenter le prix de l’eau pour l’usager évidemment… », met-il en garde.

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