Vue en plongée d'un parking de stationnement muni d'ombrières avec panneaux solaires. ©Istock
Publié le 28.11.23 - Temps de lecture : 2 minutes

Comment les parkings de supermarché deviennent une source d’énergie

En se couvrant d’ombrières, les parkings vont devenir des sources d’énergie solaire. Une mesure qui présente bien des avantages, écologiques et économiques, mais dont le coût reste très élevé pour les établissements.

Faire des parkings des sources de production d’énergie, décarbonée, et ce sans artificialisation des sols, c’est l’objectif de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, dite loi EnR du 1er juillet 2023. L’obligation de couvrir la moitié de la superficie du parking d’ombrières photovoltaïques concerne les parkings de plus de 1.500 m² (soit l’équivalent de 60 places). Les parkings devront être couverts d’ombrières d’ici le 1er juillet 2028. Le délai est plus court pour les parkings de plus de 10.000 m² qui devront être couverts d’ici le 1er juillet 2026. Néanmoins, la loi énergie verte a rallongé le délai en fixant la date butoir au 1er juillet 2028 si les parkings se couvrent d’ombrières d’origine française ou européenne.

65.000 établissements concernés

Si tous les parkings de plus de 1.500 m² sont concernés, des exceptions existent : les parkings poids lourds, les sites touristiques remarquables ou les parkings ombragés à 50% par des arbres n’entrent pas dans le cadre de la loi.

Au total, ce sont 65.000 établissements qui sont concernés, soit 70 millions de m² de parkings, dont 20.000 magasins de grande distribution et 800 centres commerciaux. Certains parkings, publics ou privés, n’ont d’ailleurs pas attendu l’entrée en vigueur de la loi pour se couvrir d’ombrières. Ils sont près d’un millier aujourd’hui. Carrefour a annoncé l’an passé sa volonté d’investir dans 2,5 millions de m² de panneaux photovoltaïques en France d’ici à fin 2026.


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Une énergie verte pour réduire les factures

À terme, le gouvernement espère augmenter la capacité de production d’électricité solaire à 27 gigawatts dès 2028 (contre 16 gigawatts aujourd’hui). Une énergie verte, qui présente l’avantage de ne pas artificialiser les sols ou d’impacter la biodiversité, tout en apportant de l’ombre et par conséquent une diminution de la température au sol.

Avec l’augmentation des prix de l’énergie, les ombrières photovoltaïques sont un moyen efficace pour les enseignes de réduire les factures d’électricité. En effet, l’électricité produite sera majoritairement autoconsommée pour alimenter les magasins en électricité. La loi prévoit également la possibilité de revendre une partie de l’électricité produite à des opérateurs publics, à la condition que la production n’excède pas un 1 mégawatt-crête. Un seuil trop bas selon Perifem, l’association technique des grandes surfaces.

Un dispositif au coût très élevé

Ce n’est pas le seul point noir de la loi pour l’association : « certes, cela permet d’économiser de l’énergie, mais ce dispositif a un coût très élevé. Le coût d’équipement représente 10,7 milliards d’euros pour le commerce et la distribution. Un investissement qui reposera sur les enseignes, puisqu’elles veulent garder la maîtrise du foncier. Ce financement pourra poser problème pour un certain nombre d’enseignes » souligne Franck Charton, délégué général. En cas de non-respect de la loi, les établissements s’exposent à des sanctions allant de 20.000 à 40.000 euros d’amende.

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