Publié le 27.10.20 - Temps de lecture : 3 minutes

Qu’est-ce qu’un quartier bas-carbone ?

Alors que 67% des émissions de gaz à effet de serre en France sont générées par les villes, le quartier bas-carbone devient un modèle prioritaire pour la ville et ses habitants, à l’image du projet de transformation de la Porte de Montreuil porté par Nexity, Engie Aire nouvelle et Crédit Agricole Immobilier, lauréat en septembre 2019 du concours international Reinventing Cities. Décryptage en infographie pour comprendre en un clin d’œil les ressorts de la ville décarbonée. 

1ère action : une architecture bioclimatique

Pour limiter les consommations énergétiques, une architecture tirant au mieux partie des ressources naturelles constitue le préalable de tout projet.

La finesse des parcelles autour de la Porte de Montreuil offre à cet égard la possibilité d’un important déroulé de façade, permettant donc de maximiser les apports solaires et garantissant par ailleurs de la lumière naturelle à tous les étages. Cette ouverture des façades est par ailleurs compensée par des protections solaires destinées quant à elles à réduire les besoins d’air froid en période estivale.

2ème action : 100% d’énergies renouvelables produites localement

Pour atteindre une neutralité carbone sur 50 ans, les consommations énergétiques des usagers sont alimentées par la production in-situ d’une énergie verte. Le site de la Porte de Montreuil fera appel à trois apports : des toitures biosolaires, de la géothermie et un réseau de chaleur.

Labelisés E3C2, les bâtiments déploient sur leurs toitures 3 000 m² de production photovoltaïque et puisent par des sondes la chaleur d’une nappe d’eau souterraine. Cette énergie produite localement est complétée si besoin par un recours au réseau de chaleur local. Ce réseau de chaleur n’étant pas à 100% décarboné, Engie financera le verdissement de ce réseau. Une action bénéficiant autant au projet de la Porte de Montreuil qu’à l’ensemble des quartiers desservis par ce réseau urbain intercommunal.

3ème action : des matériaux bio et géo-sourcés à moins de 50 km

Avec l’orientation des bâtiments, le choix architectural essentiel à un projet bas-carbone porte sur les matériaux. Pour la Porte de Montreuil, il s’agit de faire le choix de modes constructifs cohérents avec les ressources disponibles à proximité. La pierre, le bois, la terre crue et le chanvre représentent 80% des matériaux utilisés en structure et en façades. Ils seront tous issus d’Ile-de-France.

Cette action est vertueuse autant sur le plan environnemental qu’économique puisqu’elle contribue au développement de filières locales, à l’image de l’usine de fabrication de brique de terre crue à Sevran. Elle favorise également la création d’emplois durables et évite des centaines de kilomètres de transport de matériaux inutiles.

4ème action : des bâtiments réversibles pour être pérennes

Pour limiter l’empreinte carbone du projet sur toute la durée de vie du bâtiment, il faut s’assurer de la réversibilité des immeubles, c’est-à-dire les concevoir comme le support de programmes amenés à évoluer dans le temps. Un parti-pris bien plus vertueux que le recours à une démolition suivie d’une reconstruction ou même qu’une réhabilitation lourde.

Sur la Porte de Montreuil, les bureaux ont ainsi été dessinés deux fois pour intégrer systématiquement une variante en logement. La trame a été optimisée pour convenir aux deux types de programmes, des planchers fusibles sont prévus ainsi que la possibilité d’intégrer à posteriori des balcons.

5ème action : agir sur les modes de transport

Prendre l’engagement d’un quartier zéro carbone sur 50 ans implique de mesurer les usages que ce projet génère comme par exemple la mobilité de ses utilisateurs.

La conception des pieds d’immeuble incite à se déplacer à pied ou en vélo. Les locaux vélos sont ainsi très généreux, transparents et directement accessibles de plain-pied. Au total, ce sont 1200 deux-roues supplémentaires qui pourront être accueillis sur le site.

6ème action : un fonds carbone de 3 millions d’euros

Arrivé à cette dernière étape et constatant que les efforts de sobriété et le potentiel géothermique et photovoltaïque du site ne suffisent pas à ce jour pour atteindre le zéro carbone, les porteurs du projet ont fait le choix d’un dispositif de compensation hors site.

Un fonds carbone doté de 3 millions d’euros provisionnés dans le bilan de l’opération sera investi dans des projets locaux permettant une nouvelle réduction d’émissions carbone. Il pourra s’agit de financer le développement d’une filière de construction en terre crue, de la création d’une flotte de vélos partagés pour les riverains ou encore de la plantation d’arbres.

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