Un marché alimentaire dans le centre-ville de Toulouse
Publié le 01.03.22 - Temps de lecture : 3 minutes

À Toulouse, mieux manger pour mieux aider les producteurs régionaux

Souvent connue pour son équipe de rugby et ses murs en brique rose, Toulouse se distingue aussi par sa démarche engagée pour promouvoir le « bien-manger ». Des terres agricoles de la région Occitanie jusqu’aux assiettes des cantines et des restaurants, rien n’est laissé au hasard pour faire de l’alimentation un enjeu quotidien et universel.

Avec près de 500 000 habitants à Toulouse et environ 800 000 au sein de la métropole, garantir à tous un accès à une alimentation de qualité, locale et abordable prend vite des allures de défi. Pour se donner les moyens d’y répondre, la ville a décidé de créer la première « délégation du bien manger » de France, sous l’impulsion du maire Jean-Luc Moudenc et de son adjoint Jean-Jacques Bolzan. Ce dernier nous reçoit dans son bureau de l’hôtel de ville, place du Capitole, pour présenter la stratégie de la ville et les actions menées sur le terrain. « Nous avons créé la première délégation du bien manger de France pour offrir aux Toulousains une meilleure alimentation via la cuisine centrale pour les écoliers ou les seniors, en renforçant le partenariat entre les producteurs de la région et les restaurateurs de la Ville et enfin en développant des actions de prévention et d’éducation au bien manger ».

Un travail de fourmi mené par l’élu, également en charge des marchés couverts et de plein vent, de la restauration (dont la cuisine centrale), de la régie agricole de Candie et des relations avec le Grand Marché et la Chambre d’Agriculture. « L’idée forte étant d’aller sur le terrain à la rencontre des acteurs de la production, de la logistique, de la transformation, de la vente et de la consommation. Et pour se faire, il faut sortir de la ville, aller dans les départements voisins car une ville comme Toulouse n’est pas et ne sera jamais autonome sur le plan de l’alimentation. ». Jean-Jacques Bolzan multiplie les déplacements, en témoignent les photographies des fromages de Rocamadour et de cochons noirs de Bigorre qui parent les murs de son bureau. « Je vais dans l’Armagnac, le Gers, le Lot à la rencontre des agriculteurs, je vois les associations de producteurs pour amener plus de local dans la métropole. Il ne faut surtout pas opposer la métropole à la ruralité. On veut concilier le meilleur des deux mondes ».

Toulouse, carrefour de la gastronomie et de l’agriculture

Toulouse est au cœur de la première région agricole de France avec plus de 60 000 exploitations et 3 millions d’hectares de terres agricoles. De fait, elle devient naturellement un « carrefour de la gastronomie et de l’agriculture ». Avec le Grand Marché MIN Toulouse Occitanie, la ville joue un « rôle logistique crucial dans la chaîne d’approvisionnement du commerce de proximité et de restauration ». « Le MIN est un outil économique fabuleux et indispensable » se réjouit l’élu, qui est aussi Président de la Fédération des marchés de gros. Afin de décarboner autant que possible les transports de marchandise, Jean-Jacques Bolzan a par ailleurs contribué à la remise d’un rapport au gouvernement sur la logistique aux côtés d’Anne-Marie Idrac, Présidente de France Logistique, et d’Anne-Marie Jean, Présidente du port autonome de Strasbourg, recommandant entre autres une « stratégie logistique transverse à tous les services pour identifier et construire des sites d’entrepôt et de livraison ». La planification concertée d’une part, et les actions sur le terrain d’autre part, devraient permettre de passer de 47 à 55 % de produits locaux labellisés et de 28 à 30 % de produits bios dans les cantines collectives de la ville.


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Du régional dans les assiettes, du micro-local au quotidien

Toulouse Métropole compte 11000 hectares de terres agricoles (soit 25 % de sa superficie), une proportion élevée pour une intercommunalité de cette taille. “L’agriculture urbaine est un atout mais c’est limité en termes de production. Néanmoins, mettre des petits projets d’agriculture urbaine au bas des immeubles c’est le premier pas de la sensibilisation, c’est essentiel”. La métropole a d’ailleurs obtenu 850 000 euros de subventions du plan France Relance de l’État pour soutenir 23 projets d’agriculture urbaine dont la création d’une ferme maraîchère et arboricole bio sur des terres communales à Pibrac qui permettra d’alimenter la cantine de quatre écoles ou encore la réhabilitation d’une ferme du XVIIIe siècle pour y accueillir une activité maraîchère et fruitière.

Dans sa logique de sensibilisation du public, la Ville a également lancé « le défi des familles à alimentation positive pour démontrer, en s’appuyant sur des rencontres conviviales, que l’on peut avoir une alimentation savoureuse, bio et locale, sans augmenter son budget ». Des ateliers sont organisés avec les cinquante familles engagées. Au programme : cours de cuisine, visites de ferme bio, ateliers de diététique, mais aussi ateliers de conservation des aliments, visites de points de vente, ateliers jardinage… Pendant six mois, des acteurs comme les centres sociaux, le CCAS, des associations et les maisons de quartier auront pour rôle d’accueillir et d’animer ces activités mais aussi d’assurer le suivi des foyers. À Toulouse, on ne badine pas avec la cuisine.

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