Les communes passent aux énergies renouvelables : le toit d'un bâtiment couvert de panneaux solaires.
Publié le 30.04.24 - Temps de lecture : 3 minutes

Ces communes qui choisissent les énergies renouvelables

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De plus en plus de collectivités misent sur les énergies renouvelables pour s’assurer des revenus complémentaires ou rendre auto-suffisants des bâtiments publics. Entre économies budgétaires, allègement de la fiscalité locale et regain d’attractivité, le retour sur investissement est aussi rapide que durable.

À RETENIR

  • De nombreuses communes françaises investissent dans les énergies renouvelables, telles que le solaire, l’hydroélectrique et l’éolien, pour réduire les dépenses énergétiques et atteindre l’autonomie énergétique, réduisant ainsi la fiscalité locale et augmentant l’attractivité des zones.
  • Exemples notables: à Echirolles, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics a permis une réduction de 24% de la facture énergétique ; Doulaincourt-Saucourt, avec une centrale solaire au sol, a baissé sa taxe foncière de 30% grâce aux revenus générés par les énergies renouvelables.
  • Les retombées fiscales des énergies renouvelables sont significatives pour les collectivités, avec des revenus estimés à 1 milliard d’euros en 2019 et prévus à 1,6 milliard d’euros d’ici 2028.
  • La France, en retard sur les objectifs européens de 23% d’énergies renouvelables en 2020, a mis en place une législation pour accélérer la production d’énergies renouvelables, donnant aux collectivités un rôle clé dans l’identification de zones propices à l’implantation de nouveaux projets

A Echirolles, le solaire est roi : avec les panneaux photovoltaïques installés sur le toit de son hôtel de ville, cette commune iséroise de 37.000 habitants a déjà pu économiser 24% de sa facture énergétique. Elle vient de renouveler l’opération sur la toiture du gymnase municipal, avec une centrale de 700 m2 qui couvre 21 % des besoins en électricité de dix équipements publics, crèche, cantine ou écoles.

Retombées fiscales

Ce type de projet n’est pas réservé aux grandes agglomérations. En Haute-Marne, Doulaincourt-Saucourt, commune rurale de 800 habitants, a fait le choix d’implanter au sol une centrale de 2,45 hectares pour une capacité de production équivalente à la consommation de 788 ménages. Cet équipement s’inscrit dans une politique globale, développée par Frédéric Fabre, maire de Doulaincourt-Saucourt depuis 2008, avec l’ambition de redynamiser le village en attirant de nouveaux habitants. Avec un éclairage public à led, 4 bâtiments publics équipés d’une chaufferie au bois, une microcentrale hydroélectrique et bientôt un lotissement de maisons à énergie positive, la commune est championne toutes catégories des énergies renouvelables. Et ça marche : en 4 ans, la part communale de sa taxe foncière a baissé de 30%. Les retombées fiscales des énergies renouvelables sont en effet un argument de poids pour décider les collectivités locales à investir. Estimées à 1 milliard d’euros en 2019 et à 1,6 milliard d’euros à horizon 2028, elles bénéficient directement, pour près d’un tiers d’entre elles, aux communes et intercommunalités.

 


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L’eau, le vent et le soleil

Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, la perspective d’une autonomie énergétique qui profite à tous favorise aussi l’acceptabilité des projets auprès des habitants. Dans le Nord, le bourg de Gœulzin couvre 90% de ses dépenses en électricité grâce à une centrale hydroélectrique implantée sur le site d’un ancien moulin à eau.  La centrale tourne en toute saison et produit davantage que la consommation du millier d’habitants de Gœulzin, ce qui permet à la commune de revendre les excédents d’électricité. Economie estimée ? 73.000 euros par an, soit 10% du budget municipal.  En Picardie, Montdidier est à la tête du premier parc éolien 100% public de France. Gérée par une régie communale ce parc couvre en moyenne plus de la moitié des besoins en électricité des habitations des particuliers, de l’hôpital de la commune et de sa zone commerciale et industrielle. La commune voit plus loin et vise l’indépendance énergétique : elle veut doubler la capacité d son actuel parc photovoltaïque pour couvrir, d’ici 2025, tous les besoins en électricité de ses bâtiments municipaux.

Accélérer pour répondre aux exigences européennes

En 2020, la France était seule en Europe à ne pas avoir atteint les 23 % d’énergies renouvelables exigés par l’Union. Le président de la République a donc fixé des objectifs pour combler ce retard d’ici 2050. Dans ce contexte, la loi du 10 mars 2023 sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables confère aux collectivités locales un rôle important dans l’implantation des projets éoliens et photovoltaïques : elles doivent notamment identifier des zones « d’accélération » propices à l’implantation de projets de ce type. En avril 2024, plus de 12.000 communes et EPCI détenaient un compte actif sur le portail cartographique Cerema IGN sur les énergies renouvelables et plus de 320.000 zones d’accélération avaient été saisies sur le portail.

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